Mairie de Pexiora Site officiel de la commune

Pexiora et son église

Après les grands défrichements, du XIe siècle une agglomération est créée au bord d’une voie fréquentée (la voie romaine d’Aquitaine), d’une rivière (le Tréboul), d’une source (le Thou), autour d’une chapelle rurale (Notre Dame de Pexiora) ruinée puis reconstruite, qui deviendra la Chapelle des Pénitents Noirs.

Notre commune est le point le plus haut entre Eburomagus (Bram) et Sostomagus (Castelnaudary) points- relais sur la Voie Romaine, d'où le nom de Sauveté de Podium Superianum. Ce dernier se transforme en Puysubran (podium>pech>puy ; suber=chêne liège ?)

Les Hospitaliers de St Jean de Jérusalem s’installent et ouvrent un hôpital à côté de la chapelle. Ils fondent ici la toute première Commanderie du Sud de la France.

L’Ordre bâtit sa Commanderie en même temps qu’une chapelle – 1124 – dédiée à St Jean Baptiste, patron de leur Ordre. Cette petite chapelle occupait l’emplacement du chœur et des premières travées de notre église. Elle avait son entrée au niveau de la rue, Côté Sud, dans le jardin actuel.

De nombreux personnages, seigneurs locaux, dignitaires de l’Ordre demandaient à être inhumés dans le chœur. Il en reste une liste importante. Parmi eux, en particulier des membres des familles de Laurac – Niort, certains fort impliqués dans l’hérésie cathare.

Les Hospitaliers, à l’inverse des Templiers, ont fait preuve de beaucoup d’indulgence envers l’hérésie. Un texte d’époque indique qu’à Pexiora « les Cathares circulaient tranquillement à l’Ombre de la Commanderie ».

Cette indulgence tenait-elle uniquement à la charité chrétienne ou à un souci plus bassement financier ? Les donations affluent : terres – domaines – bétail si bien que l'Ordre s’enrichit considérablement en deux siècles.

L’église

planL'église actuelle est de type gothique languedocien

L’édifice, au cours des siècles a subi de nombreuses transformations.

  • Au départ il se compose d'un sanctuaire et deux chapelles latérales, d'une entrée extérieure côté rue pour accéder au clocher à toiture plate.
  • En Novembre 1355, c'est le passage du Prince Noir dans le cadre de la guerre (Guerre de Cent Ans). Dans son expédition punitive, entre le 31 Octobre et le 3 Novembre, Villepinte – Lasbordes – St Martin Lalande sont dévastés, brûlés. Pexiora échappe au châtiment moyennant le paiement d’une rançon très élevée dont, seul, un Ordre aussi riche pouvait en acquitter le montant. Peut-être que le bâtiment, commencé en 1348, n'en était qu'aux fondations.
  • En effet, en 1348, année de la Peste Noire, « Gran Mortalitat », l’Ordre entreprend la construction de l’église actuelle, de dimensions beaucoup plus importantes en s’adossant à la chapelle St Jean Baptiste.
    Dans l’inventaire des 44 églises paroissiales de son diocèse, l’évêque Pierre Soybert écrit, au XVe siècle : « Item parrochiallis ecclesia de Podio Superiano, sub titulo beati Johannis Baptistae fundata, hodie ad honorem beatae Dei Gentricis intitulatur ».
    De la petite chapelle romane ne demeure, toujours d’après Pierre Soybert, que la petite sculpture intégrée dans la tourelle d’accès au clocher.
  • Pendant les Guerres de Religion les Huguenots impitoyables incendient l’église (mars 1570). Une partie de la nef s’écroule.

A l’occasion de la remise en état du bâtiment, le Commandeur décide de renforcer les défenses de l’Église et de la Commanderie

  • création d’un ravelin et d’une tour de défense devant l’entrée modifiée
  • création côté Nord d’une tour de défense
  • créneaux installés sur la Chapelle St Raymond et sur le clocher – galerie, où deux fauconneaux datés de 1573 marqués aux armes de Pexiora sont placés.
  • en 1577 – Construction d’une Chapelle supplémentaire famille Apostoly
  • entre 1873 et 1877, quatre chapelles sont ajoutées entre les contreforts financées par des mécènes locaux sous l’égide du Conseil de Fabrique.
  • en 1884 – L’abbé Moula trouve une église complètement délabrée et un clocher menacé de ruine. Des travaux très importants sont alors entrepris
    • clocher avec flèche
    • galerie à balustrade quadrilobée
    • entrée intérieure dissimulée pour accès au clocher et à la chaire
    • gargouilles remplacées au clocher et au chevet.
    • toiture surélevée et réfection des voûtes (arrières) (non encore peintes

L'église est placée sous la protection de Saint Raymond, 3ème commandeur entre 1118 et 1158 de l’Ordre par la « vox populi », et de Saint Blaise.

Curiosités

– 10 pierres tombales stèles discoïdales (XIIe-XIIIe-XVIe siècles) sises dans le jardin

– une chaire à prêcher en bois à décors de gypserie, polychrome et dorée (début XIXe s.)

– une cloche en bronze, datée de 1618, portant l'inscription

Blasi ora pro nobis

Ramon pies por nos

– deux consoles en fer forgé et tôle dorée, dessus marbre (XVIIIe siècle)

– le bénitier en marbre de Caunes (XVIIIe siècle)

– des objets d’art sacré

– Pierre tombale à l’entrée du sanctuaire (marbre rose de Caunes)

CI GIST MESSIRE DE
SAINCT MARTIN
GENTILHOMME
ORDINAIRE DE LA
CHAMBRE DUROY
CHEVALIER DE L’ORD
RE DE St MICHEL BARON
DE PECHSIVRA ET
BESPLATS QUI DECEDA
LE 21 IVN 1654

Saint Blaise

Arménien de naissance, Blaise menait à Sébaste, en Cappadoce, une vie à ce point vertueuse que le peuple le désigna pour être son évêque mais lui, plein d’humilité, se retira dans une caverne où ses diocésains venaient le consulter. Les bêtes sauvages venaient aussi. Quand elles le trouvaient en prière, elles attendaient qu’il eût fini pour s’approcher de lui et solliciter sa bénédiction ou même, ses soins, si elles étaient blessées. Après quoi, elles retournaient au désert. Il y a, à la cathédrale de Chartres, des verrières qui illustrent ces faits étranges. Le gouverneur Agricole, sous l’empereur Licinius, voulant persécuter les chrétiens, envoya des chasseurs chercher dans les forêts des bêtes capables de jouer les bourreaux dans les amphithéâtres. Ces gens passèrent un jour devant la caverne de Blaise et furent tout surpris d’y trouver un peuple de tigres, de lions, d’ours, de loups et de panthères qui attendaient que le saint homme eût terminé son oraison pour se faire bénir par lui. On l’arrêta. On le jeta dans un cachot.

En grande foule, les malades et les affligés vinrent à sa porte pour lui demander secours et il accomplit beaucoup de miracles, notamment celui-ci : il guérit un enfant qui se mourait pour avoir avalé une arête de poisson, à cause de quoi on l’invoqua au Moyen Age pour le soulagement des maux de gorge. Il mourut décapité, en 316, non sans avoir subi un affreux supplice : on lui laboura les chairs avec des peignes de fer – ce qui lui valut de devenir aussi le patron des cardeurs.

Le nom de Blaise provient du latin Blasius (Agios Vlasios, en arménien), surnom très répandu qui voulait dire « bègue ››. A Rome, comme partout ailleurs, on donnait volontiers des sobriquets aux gens atteints de quelque infirmité ou marqués d’une particularité physique.

En France, les patronymes de Lebègue, Lesourd, Legros, Legrand, Leborgne, etc… appartiennent à cette catégorie.

Blasius latin a donné Blagio en italien et Blase en anglais. En français, on connaît les variantes Blaise et Blazy, – Biagi, Biaggi ou Biaggini en Corse. Il existe aussi des dérivés en Blaizon, Blazin ou Blazot.