Pour un bourg de 1 200 âmes à l’époque et jusqu’aux années 1800, la population allait chercher l’eau nécessaire aux travaux ménagers dans les fossés de la ville, dans les mares et dans les ruisseaux, Rivel, Mézéran et Tréboul. Pour avoir de l’eau «potable», il fallait, pour ceux qui n’avaient pas de puits, aller jusqu’à la source gallo-romaine du Thou. La lessive, jusqu’à la mise en service du Canal du Midi en 1681, s’effectuait dans les mares et les fossés qui servaient aussi d’abreuvoirs pour les animaux, oies, canards, porcs, bœufs et chevaux. Le 26 Messidor de l’an VIII de la République Française (14 juillet 1800), l’Assemblée Municipale, conduite par Jean-Baptiste JOULIA, Maire, décide d’amener l’eau de la source du Thou jusqu’au village. Elle alimentera la Fontaine du Coq avec abreuvoir et lavoir. La dépense s’élève à la somme de 6 720 francs.
Le 27 mai 1831, la même Assemblée Municipale, dirigée par son Maire Bernard-Antoine METGE, doit décider de la modification de la conduite, l’eau arrivant fort mal jusqu’au village.
Une nouvelle conduite est donc installée pour la somme de 8 042,06 francs. Le 21 novembre 1904, Jean BONNET étant maire, il faut reprendre cette canalisation qui ne donne pas satisfaction : «cette canalisation d’une longueur de 2 km environ, établie en totalité sur des propriétés privées, ce qui a rendu les réparations difficiles, est en poterie et les fuites sont si nombreuses que l’eau n’arrive que difficilement au village».
Cette conduite sera refaite en tuyau en fonte, le long des chemins communaux, la dépense réglée le 1er juillet 1906 s’élevant à la somme de 5 982,18 francs. Entre temps, la source du Thou se révélant insuffisante pour alimenter correctement le village, on amène l’eau d’une source de Besplas (6 km) jusqu’à un réservoir construit sur la place du village à l’emplacement du four communal abandonné. Ce réservoir alimentera plusieurs fontaines installées dans les rues du village.
La consommation d’eau augmentant sans cesse, la commune adhère au Syndicat Sud Oriental des Eaux de la Montagne Noire qui va diriger la construction d’un nouveau réservoir, notre ancien château d’eau. Ce nouveau projet d’adduction d’eau potable, mis en route le 28 Août 1936 aboutira, le 15 Mars 1950, pour un montant total de 18 851 000 francs (estimation à l’origine du projet : 9 300 000 francs).
Pour le lavage du linge, la Compagnie des Chemins de Fer du Midi et du Canal latéral à la Garonne, fermière du Canal du Midi, loue à la commune de Pexiora, à partir du 9 février 1881, un lavoir de 20 bancs attenant à l’écluse du Tréboul. De nombreuses pexioranaises peuvent encore vous raconter les «mémorables journées de lessive» vécues jusqu’aux années 1950 au bord du canal.
La consommation d'eau ne cessant de grandir, la modernisation amenant de nouvelles machines, lave-linge, lave-vaisselle et renforcement des installations de confort intérieur, salle de bains et WC reliés au réseau d'assainissement, ce nouveau réservoir se révèle insuffisant : réserve d'eau potable et protection incendie ne répondent plus aux besoins nouveaux.
En 2011 Pexiora décide de s'associer avec les communes de Lasbordes et Villepinte pour la réalisation d'un réservoir intercommunal d'une capacite de 1 200 m3 permettant de disposer d'une réserve incendie de 120 m3 et d'assurer les besoins futurs de ces 3 communes.
Aujourd'hui notre vénérable réservoir communal a disparu. L'eau que nous consommons nous arrive des sources, lacs et barrages de la Montagne Noire, Laprade, Cammazes, Picotalen et du Vol at voile. Elle est de bonne qualité, ne contenant aucune substance indésirable ou toxique, pouvant être consommée sans restriction d'usage. (Rapport de la D.D.A.S.S.).