Entre sa mise en service le 20 avril 1857 et sa disparition le 19 février 1981, la bâtisse aujourd’hui disparue a connu, comme la ligne de « Bordeaux à Sète » qui la desservait, des périodes plus ou moins fastes. Au faîte de sa splendeur, à une époque où le trafic routier n’était pas encore très développé, la station a supporté une activité intense. Gérée par un chef de gare assisté d’un adjoint, elle servait de port d’attache à trois, parfois quatre intérimaires qui assuraient les remplacements. Une équipe de cantonniers chargée de l’entretien des voies et des bâtiments y était rattachée. La fonction de chef de gare était un poste à responsabilités importantes : en plus de la gestion du trafic voyageurs et marchandises sans aucune mesure avec ce que l’on peut imaginer aujourd’hui, il veillait à la sécurité du trafic, payait chaque mois le personnel et chaque trimestre les retraités de la SNCF. Il y avait alors une voie de dégagement et un embranchement pour assurer la desserte des dix-sept fournisseurs pexioranais de fourrage vers le Pays -Bas Languedocien, Saint-Martin-Lalande, Lasbordes, Villepinte étaient également clients de la gare où arrivait aussi du fourrage de Bretagne et de la Crau, la production locale étant insuffisante. L'embranchement pour la desserte de tout ce trafic marchandises avait une capacité d’accueil journalière de vingt-cinq wagons. Certains jours, ce quota était dépassé et les autres wagons devaient attendre momentanément à Castelnaudary, surtout lorsque arrivaient des voyages d’engrais et de charbon. Peu à peu le trafic routier s’est développé jusqu’à supplanter le rail. La voie de dégagement a été supprimée, suivie de la suppression de l’embranchement. La gare, qui avait connu une intense activité, est devenue une simple station, puis une halte et depuis peu, un vestige hanté uniquement par le défilé des convois qui en font trembler les quais désertés par les derniers voyageurs.