Mairie de Pexiora Site officiel de la commune

Four banal, réservoir communal, creux à fumier et place publique

place-de-la-liberte-4L’idée de création d’une place publique à PEXIORA apparaît pour la première fois lors de la session extraordinaire du conseil municipal du 25 Octobre 1885. L'affermage du four banal ne rapportant presque plus rien à la commune il est envisagé de le démolir pour, soit ériger à sa place un réservoir dont la commune a besoin pour « faire venir l’eau à PEXIORA », soit créer sur cet emplacement une place publique dont le fermage serait d’un plus grand revenu que ne l’a été celui du four à cuire le pain.

Le 30 août 1886, Monsieur ESCUDIER, maire, donne lecture du rapport de « Messieurs Les Ingénieurs en Chef de Paris » par lequel ils déclarent que le bassin pour la distribution de l’eau n’est pas bien placé en le construisant à côté de l'église. Par ces motifs Monsieur le maire propose à l’Assemblée communale de construire le dit réservoir dans le local du four à pain qui, d’après l'avis de M. l'Architecte, « est le lieu le plus convenable de la commune, étant au beau milieu du village, a l’endroit le plus éminent de la localité ».

Le 14 Septembre de la même année, une enquête publique n'attire aucune réclamation et le conseil municipal, ouï l'exposé de M. ESCUDIER « considère l’abstention des habitants comme une approbation unanime » et délibère que « le dit réservoir destiné à alimenter les fontaines publiques se construira dans le local du four communal ».

Le 30 Juin 1890, Monsieur Le Maire, Antoine BARRAL, sur la proposition de M. Antoine MISSE, conseiller municipal, attire l'attention de l’Assemblée communale sur l'opportunité d'acquérir deux lopins de terrain appartenant à MM. Jean-Paul SABATHE et François JEAN, situés à côté de l’emplacement de l’ancien four communal et servant de creux à fumier. Par leur acquisition on pourrait continuer l'œuvre de la municipalité précédente qui a fait démolir le four communal à l'emplacement duquel, encore très exigu, on ajouterait ces deux parcelles de terrain qui permettraient de créer une petite place ou se mettraient les marchands de toute nature qui viennent vendre dans notre village qui en est complètement privé. Cette acquisition aurait encore un autre avantage « celui de sortir ces deux creux a fumier de dedans l’intérieur du village qui en est la partie la plus fréquentée ».

Le 8 Juin 1891 une enquête publique de commodo et incommodo conduite par M. SABLAYROLLES, instituteur public puis par M. ESCUDIER Simon et enfin par M. SABATHE Paul n'ayant rien donné, il est décidé de procéder à cette acquisition par le « moyen d’expropriation pour cause d'utilité publique ».

Le 20 Juin 1892 la procédure est engagée. Et on n’entend plus parler de ce projet jusqu’au 25 Août 1901 où le maire, M. BONNET Jean, expose à l'Assemblée communale « Depuis longtemps déjà, il est question d'établir dans l'intérieur de la localité une place publique où les vendeurs pourraient étaler leurs marchandises… Or il existe au milieu de la localité un lopin de terre communal, contigu à l’emplacement du réservoir d'eau et provenant l'un et l'autre de la démolition de l'ancien four banal et de ses dépendances. Quand les finances de la commune le permettront, il pourra être procédé à la translation du dit réservoir extra muros à deux fins. À savoir éviter l'infiltration de l'eau dans les maisons, comme cela a lieu actuellement. Convertir l'emplacement du dit réservoir en esplanade. Agrandir ainsi le susdit lopin de terre et le faire aboutir à une rue du côté du Levant.

En outre il existe au couchant de ce terrain deux lopins de terre appartenant l’un à Robert SABATHE (section E n° 120 du plan cadastral, d’une contenance de vingt-deux mètres carrés), l’autre aux héritiers de François JEAN, épicier. (Section E n° 121 contenance de vingt et un mètres carrés) servant tous deux de creux à fumier, de sorte que le terrain communal est actuellement enclavé entre le réservoir et les creux à fumier et partant complètement inutilisable. Or les creux à fumier, quoique entourés de murs, servent de latrines et de dépotoirs à tout un quartier populeux du village, c’est dire que les miasmes qui s'en dégagent n'ont rien d’hygiéniques ; le quartier est rendu insalubre, surtout par les grandes chaleurs.

Pour tous ces motifs réunis vous m’avez donné verbalement dans plusieurs sessions, mandat de traiter gré à gré et au mieux des intérêts de la commune l'achat des susdits creux à fumier. Je vous fais connaissance que les prétentions des propriétaires sont exorbitantes et qu'il ne saurait être question de continuer les pourparlers. En conséquence je remets au conseil le soin d'acquérir ces immeubles par la voie qu’il jugera convenable pour les convertir en place publique ».

La conclusion de cette longue affaire sera effective le 28 Février 1902 après dix sept années de palabres et de tractations lors d’une séance du Conseil Municipal dont voici la transcription intégrale.

L'an mil neuf cent deux, le vingt-huit du mois de Février, le Conseil municipal de la Commune de PEXIORA, est assemblé, au lieu ordinaire de ses séances, au nombre de onze, en session ordinaire, sous la présidence de M. BONNET Jean, maire, en suite de la convocation faite par lui-même, maire de ladite commune, le vingt-quatre de ce mois.

Présents .- MM. BONNET, SIRVEN, BÉNAZET, AJAC, SABATIÉ, FAURE Louis, FAURE Raymond, JEAN François, GUILHEM, SABATHE, CASTEL.

le Président expose que dans le projet d’acquisition des deux creux a fumier pour l'établissement d’une place publique, les héritiers JEAN François qui n’avaient pas consenti à la vente, ont signé collectivement une promesse de vente aux conditions établies par l’architecte municipal.

Le Conseil municipal, considérant que le prix demandé par les héritiers JEAN n’a rien d’exagéré et est établi sur la même base que pour l'immeuble de SABATHE Jean-Robert, considérant que la promesse de vente de tous les propriétaires rend la procédure d'expropriation inutile et par suite, inutile aussi la déclaration d’utilité publique, demandée par délibération du 25 Août 1901 :

  • déclare accepter la promesse de vente des héritiers JEAN François en même temps que celle de SABATHE Jean-Robert qui est inférieure,
  • renonce à poursuivre l’acquisition des dits creux a fumier par voie d’expropriation pour cause d’utilité publique,
  • prie l'administration supérieure, les ressources étant déjà votées, de donner à cette affaire toute la diligence possible afin que, dans un but d'assainissement, les deux creux à fumier puissent être démolis avant les grandes chaleurs.

Fait et délibéré les jours, mois et ans susdits et ont les membres présents soussigné.

On reparle de la place publique dans la séance du 07 Mai 1922 au cours de laquelle le maire de l’époque Monsieur BENAZET Raymond expose au Conseil Municipal « que la Place de la Liberté, en plein centre de l'agglomération, est dans un état peu convenable, que les forains et étalagistes sont obligés de monter leurs installations sur la traversée du village, ce qui souvent gêne la circulation, qu’il y aurait lieu, pour l'agrément du coin et son embellissement, de garnir le sol d’une couche cimentée d'environ 10 centimètres et de remettre en place les bancs de pierre qui garnissent le pourtour. Ces réparations devant entraîner une dépense d'environ 4000 francs, il prie le Conseil de vouloir bien se prononcer sur cette mesure et, dans l'affirmative, de bien vouloir voter les fonds nécessaires pour y faire face ».

Le Conseil unanime approuve cette requête, vote pour cette dépense la somme de 4000 francs qui sera prise sur l'excédent des recettes du budget 1921 et portée sur le chapitre additionnel du budget de l'exercice 1922, et prie l'administration supérieure de vouloir bien approuver la présente délibération.